15 julho 2007

NADINE NJEIN, MISS LIBAN 2007

“La femme libanaise est très jalouse”

Que n’a-t-on pas entendu sur les jeunes filles libanaises ? Comment vivent-elles leurs relations amoureuses ? Sont-elles coincées ? Sont-elles dépucelées par leurs parents ? Autant de préoccupations qui sont au menu de cette causerie avec Nadine Njein, Miss Liban 2007.

14/07/2007 Les concours de beauté, ce n’est pas une chose nouvelle au Liban. Depuis 1960, au pays du Cèdre on organise le concours de Miss. En 1971, Georgina Rizk, élue Miss Liban, a été élue, quelques mois plus tard, Miss Univers.
Deux reines de beauté du Liban ont déjà atteint les demi-finales de Miss monde. Ce sont Joëlle Georges Behlock (1997) et Marie-Josée Hein (2003). Malgré la psychose de la guerre, le Liban célèbre la beauté.

Native de Berouth, Nadine Njein est l’actuelle reine de beauté du Liban. Invitée par le Comici à la finale de Miss Côte d’Ivoire, c’est la première fois qu’elle visite le continent africain..

• Comment es-tu parvenue à être Miss Liban 2007 ?
- Sincèrement je ne pensais jamais être Miss Liban. Ce sont mes parents (surtout ma tante) qui m’ont tendu un piège. Ils m’ont fait savoir qu’on partait déjeuner quelque part. Finalement, c’est dans la salle de casting que je me suis retrouvée. Et voilà.

• Un casting ?
- Oui, chez nous, il n’y a pas de présélection régionale comme ici. Il y a un casting national. Au cours duquel toutes les filles qui veulent être candidates se présentent. Et après le casting, celles qui sont retenues vont directement à la finale. Qui a lieu en Mars.

• C’est quoi ta mission de Miss Liban ?
- J’ai un programme bien établi. J’ai choisi d’aider la Croix-Rouge libanaise. En lui offrant des équipements, des ambulances, des médicaments… Parce qu’elle défend une cause très noble et très humanitaire. Et cela est très cher pour moi en tant que secouriste.

• Quelle est l’audience de Miss Liban ?
- Son audience, ce sont tous les Libanais. Le concours Miss Liban est un grand événement national. Et Miss Liban n’est pas qu’un titre de beauté chez nous. C’est aussi un job.

• A-t-elle un salaire pour ?
- Oui, on la paye. Mais pas parce qu’elle est Miss Liban. Au cours de son mandat, elle travaille pour des œuvres humanitaires. Elle fait tout pour aider les gens. Aider le pays. C’est donc une mission morale et sociale beaucoup plus importante que la simple incarnation de la beauté libanaise.

• Au Liban, il y a presque tout le temps la guerre, les attentats… Quel est le rôle d’une Miss dans un tel environnement ?
- Sincèrement, je pense qu’en tant que Miss Liban, je représente une lumière pour la paix, l’amitié, la charité… Mon rôle est très important. Celui d’être le point commun entre toutes les parties libanaises. Je me dois d’être neutre. Je suis une ambassadrice de paix. Et tout ce qu’elle fait doit refléter ce sujet.

• Qu’as-tu fait depuis ton élection ?
- J’ai assisté à Miss Univers au Mexique, Ensuite, il y a eu la phase des interviews… J’étais aussi avec la Croix-Rouge dans la guerre. Je suis montée au nord du Liban où il y a avait la guerre là-bas et j’y étais en tant que secouriste.

• N’as-tu pas eu peur ?
- Non, pas du tout et je te dis pourquoi. En tant que secouriste, nous sommes toujours mis dans des situations qui sont très dangereuses. C’est vrai qu’il y avait les bombardements, les balles qui sifflaient un peu partout… Mais notre esprit est tel qu’on doit toujours garder une bonne mine. Et être toujours souriante même quand la situation est terrifiante. Donc je n’avais pas peur.

• Dis-moi : as-tu déjà visité un pays africain ?
- Non, c’est la première que j’arrive en Afrique.

• Et comment tu trouves la Côte d’Ivoire ?
- Il pleut, il pleut, il pleut (elle rit). Le peu de temps que j’ai passé, j’ai découvert une richesse culturelle, une richesse naturelle, une richesse géographique, le peuple, la cuisine… C’est vraiment très intéressant ce qu’on découvre ici, en Côte d’Ivoire. J’ai remarqué qu’il y a un point commun entre les Ivoiriens et les Libanais.

• Lequel ?
- Les gens, ici, aiment recevoir, ils aiment manger tous ensemble. Ils sont très accueillants. Et c’est la même chose au Liban. On a un sens de l’hospitalité très poussé à Beyrouth…

• …Malgré la guerre !
- Non et non ! C’est une fausse image que les gens ont de Beyrouth. Qui n’est pas toujours dans la guerre. Parce que les médias, dans le monde, transmettent cette image de Beyrouth dans la guerre, alors tout le monde pense que Beyrouth est une ville en perpétuelle guerre. Ce n’est pas vrai. Beyrouth est le centre du Moyen-Orient. Au plan de la technologie, de l’économie et tout.

• Le Liban n’est pas tellement une destination choisie à cause de la guerre. Toi, en tant que Miss Liban, que peux-tu dire pour inciter les gens à le visiter ?
- Je vais vous donner un exemple de la vie d’un Libanais. Il se réveille le matin, il entend quelques bombardements, (s’il y en a ce jour-là), il se rend à son lieu de travail. Le soir, il rentre chez lui et ressort pour aller danser. Le Libanais aime vivre. On se fout pas mal des bombardements. C’est une partie de notre vie. Je vais te dire honnêtement. Il n’y a pas la guerre au Liban. Et même s’il y a la guerre, la vie continue. On refuse de se replier sur nous-mêmes.

• As-tu déjà rencontré la communauté libanaise à Abidjan ?
- Oui. Et mes frères et sœurs sont très nombreux ici. Chaque deux mètres, tu vois un Libanais, chaque trois mètres, tu découvre une cuisine libanaise, un shop libanais, un salon libanais …
Cette communauté m’a bien accueillie. Je la remercie, tout comme l’ambassade libanaise.

• O.k. Miss, on repart au Liban. C’est un pays fortement islamisé. Ce qui n’est pas évident pour une Miss !
- Ah non ! Je vais rectifier quelque chose. Le Liban est laïque. Il y a toutes les religions, toutes les opinions et toutes les conversions. Alors vous avez les chrétiens, les musulmans et les druze. Mais il y a en même temps la conviction personnelle de chacun de suivre telle ou telle religion. Il y a une démocratie au Liban. On choisit ce qu’on veut. La fille peut être voilée, dévoilée, elle peut même se couvrir de la tête au pied, tout comme s’habiller fashion comme elle l’entend.

• C’est rare de voir les jeunes filles libanaises se marier aux Noirs. Pourrais-tu le faire ?
- Pourquoi pas ! Quand tu aimes une personne, tu ne te maries pas à la couleur de sa peau, ni à sa religion, ou à la couleur de ses cheveux… Mais tu te maries à la personne. Tu te maries à sa personnalité, à son caractère, à ses principes… Moi, personnellement, je me fous de la couleur de la peau ou de la religion de la personne que j’aime.

• On a remarqué que les Libanais n’aiment se marier qu’entre eux !
-Non. Ce n’est pas ça ! Ce n’est pas que les Libanais aiment se marier entre eux. Tu sais, depuis longtemps, les communautés sont très petites et familiales. Donc les Libanais se mariaient entre deuxième, troisième cousin. Mais aujourd’hui, ça devient de plus en plus rare.

• Es-tu chrétienne ou musulmane ?
- Je suis chrétienne catholique. Le Liban est le seul pays au Moyen-Orient où il y a 50% de chrétiens et 50% de musulmans.

• Et si on te demandait de rester avec nous, ici ?
- Non, j’allais refuser. Parce que je suis amoureuse de mon Liban natal. C’est une bonne expérience de visiter votre pays. Mais permettez que je rejoigne le mien. (Elle rit)

• Qu’est-ce qu’il y a de si excitant au Liban ?
- Tout est particulier au Liban. Les gens, l’esprit, la nature, les montagnes. Tout est vraiment unique. Et en plus, le Liban est passé par plusieurs années de guerre, très longues, très fatigantes, très destructives. Alors moi, en tant que fille et Miss libanaise, je ne vais jamais quitter mon pays, parce que beaucoup de personnes sont mortes afin que nous puissions y habiter. Donc, pour le respect de la mémoire de tous ces gens-là, nous devons rester au Liban et le construire. Je suis née au Liban, j’y ai fait toutes mes études… D’abord à l’école Jésus et Marie et ensuite à l’université américaine libanaise où je suis en première année de business international.

• Tu as un petit ami ?
- Oui. J’ai un petit copain au Liban. Il fait ses études … Il n’a pas le temps.

• Tu te maries quand alors ?
- Non, pas maintenant. Pour moi, le mariage vient après. Je veux d’abord finir mes études, monter mes propres business, être financièrement autonome. Et après, je pourrai me marier. Mais pas avant ça.

• C’est sûrement le commerce ou bien !
- (Elle rit), le Libanais a le commerce dans le sang. Cela remonte de très loin. Nous sommes des Phéniciens. Les Phéniciens étaient les maîtres du commerce. Donc tu comprends pourquoi les Libanais aiment le commerce et réussissent dans le commerce.

• Quel souvenir pourras-tu garder de la Côte d’Ivoire ?
- L’Ivoire. (Rires). Pour être sérieuse, je pense que ce pays a des richesses. Mais je ne suis pas sûre que tout le monde sait que ce pays à d’énormes richesses.

• Tu as été reçue par le Président de la République et la Première dame…
- C’est un grand honneur. Votre Président est très amical et très sympa. Il se mettait à nos tables, discutait et riait avec nous. Il est très positif. Et son attitude me renseigne un peu sur la façon dont il gouverne son pays. S’il gouverne son pays comme il nous a accueillies, c’est très bien. Dis-moi : qu’est-ce que tu penses de votre Président ?

• Il est très bien. Au fait, qu’as-tu retenu de votre causerie ?
- Il nous a dit qu’il voulait faire une visite officielle au Liban. Au moment où il s’apprêtait à y aller, le Premier ministre Hariri a été assassiné. Notre causerie tournait autour du Liban. J’aime beaucoup quand quelqu’un s’intéresse à mon pays. Et dans nos discussions, j’ai senti que le Président parlait bien du Liban. Et ça, j’étais touchée. J’aime beaucoup les échanges parce que s’il y a une faute de compréhension, j’aime clarifier.

• Quel est ton combat pour la femme libanaise ?
- Je veux que la femme libanaise ait des droits comme tout le monde. C’est ce que je veux. Elle doit être respectable et respectée. Qu’elle se respecte elle-même, respecte les autres et les autres doivent la respecter. C’est ce que je veux.

• Comment s’amuse la fille libanaise ? Généralement elles sont coincées !
- Ça dépend de chaque famille. Il y a des parents qui sont très stricts avec les filles, il y en a qui sont open mind. Mais il faut savoir que la fille libanaise a les mêmes droits que l’homme libanais. Elle travaille, elle vote, elle fait tout. Et ça doit être comme ça.

• Au fait, comment peut-on toucher le cœur d’une fille libanaise qu’on drague ?
- Ah ! tu veux draguer une Libanaise ? (Elle rit). Bon, tu dois être un jeune homme qui respecte cette fille. Qui respecte sa mentalité, ses besoins, sa famille, sa religion. Tu dois être honnête et surtout très fidèle. Ça, c’est un critère très important. La femme libanaise est très stricte sur ce critère. Avec elle, tu ne peux pas regarder à droite ni à gauche. Elle est très jalouse. Il faut être direct.

• Pourrais-tu te marier à moins riche que toi ?
- Oui, pourquoi pas ? Je te l’ai dit. Moi, je ne tiens compte ni du statut social, ni de la religion, de la race ou la couleur de la peau de la personne… Je m’en fous. Parce que s’il a plus d’argent que moi, s’il est riche et qu’il ne me respecte pas. Dis-moi pourquoi devrais-je l’épouser ? Pourquoi ?

• Quels sont les nouveaux défis de la Miss ?
- Etre Miss Monde en novembre en Chine.

http://www.topvisages.net

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